mardi 21 octobre 2014

Compte-rendu du tchat avec Christophe Mauri


L'équipe du forum FAN DE CHRISTOPHE MAURI et moi-même étions heureux et fiers d'accueillir ce soir sur le forum de l'auteur de Mathieu Hidalf, l'incroyable... Christophe Mauri !
De 18h30 à 20h00, Christophe Mauri a été là pour un tchat exceptionnel avec tous les membres du forum, et des personnes non inscrites, où il a répondu à bon nombre de questions. Il continuera d'y répondre dans la semaine et je mettrais ainsi cet article à jour. De plus, il repassera sûrement sur le forum alors n'hésitez pas à vous inscrire !

Voici le compte-rendu de la discussion avec les fans, et de leurs nombreuses questions. 
Si certaines vous viennent, n'hésitez pas à les poster en commentaires.
Pour ceux qui n'ont pas lu toute la saga les questions et réponses qui pourraient contenir des révélations sur les derniers tomes (disons 4 et 5) sont indiquées au début de la question par la mention "Spoiler".



Christophe Mauri : « C'est curieux mais c'est également de l'émotion de participer au premier tchat de ma vie ! »

Ca n'a pas été trop dur de finir Mathieu Hidalf, émotionnellement parlant ?

Ce n'est pas évident de tourner la page de cinq années d'écriture... mais c'est aussi un immense soulagement d'être arrivé au bout de cette aventure. Il y a un certain vide qui reste après l'écriture. Tout comme le vide qu'on ressent à la fin de certains livres. Mais celui-ci est majeur pour moi parce que Mathieu Hidalf a occupé chaque jour de ma vie depuis des années. Ce vide-là, il va falloir le remplir. Mais c'est aussi un bonheur de pouvoir se consacrer à un autre univers que celui de Mathieu.

Êtes-vous sûr et certain d’arrêter d’écrire autour de l’univers de Mathieu Hidalf ?

Je ne suis sûr de rien, parce que je ne peux pas assurer qu'un jour prochain l'envie de retrouver certains personnages ne reviendra pas au galop. Mais pour le moment, je vais laisser Mathieu de côté.

D’autres projets ? L’envie d'écrire des romans pour la jeunesse ? Ou des romans pour les adultes ? Ou totalement autre chose ?

J'ai beaucoup d'envies, ça, oui ! Mais quant à avoir l'idée et l'énergie nécessaires pour se lancer dans un nouveau long projet, c'est un peu tôt. Je n'arrive pas encore à dissocier mon imaginaire de Mathieu Hidalf. Je retombe un peu sur lui à chaque croisement !

Pendant les années qui précédaient Mathieu Hidalf, je n'écrivais que pour les adultes. A cette époque, j'étais étudiant en lettres, et écrire, pour moi, ce n'était qu'une seule et même chose, qu'on s'adresse aux adultes, aux jeunes ou aux enfants.

Aujourd'hui, je ressens davantage comme une différence, parce qu'elle existe dans le milieu du livre.
Et je pense que le jour où j'écrirai pour les adultes comme à 21 ans, sans me dire que je suis en train de le faire, je franchirai une étape.

Pour répondre précisément, je crois que j'écrirai pour les adultes. Et je suis certain d'écrire encore pour la jeunesse, parce que j'adore ça, parce que j'ai rencontré beaucoup d'auteurs et de lecteurs et que tout me donne envie d'aller plus loin. La littérature pour la jeunesse est un monde que je redécouvre aujourd'hui et que j'adore.

Le monde de Mathieu sort-il de votre imagination ou y a-t-il une trappe qui y conduit ?

Quand on passe autant de temps et d'années dans un univers, il y a quelque chose qui ressemble à ça. Mathieu Hidalf, je ne le réfléchis plus. C'est comme s'il vivait ses aventures sans moi et, à ce titre, j'ai parfois l'impression d'ouvrir simplement une porte et de le regarder faire sa vie.


SPOILER : Pourquoi ne revoit-on pas le Faon d'Argent dans les derniers tomes (apparition à la fin du tome 4) ? Moi, je suis sûre que vous avez fait comme Maître Magimel ! Vous avez laissé des failles pour si besoin, un jour pouvoir écrire la suite de Mathieu !

Pour les failles que tu soulignes, je te remercie pour la comparaison flatteuse avec Maître Magimel !

Mais je le crois beaucoup plus fort que moi pour prévenir les évènements.
Il y a, dans Mathieu Hidalf, un certain nombre de failles. Certaines sont dues à mon inexpérience quand j'ai commencé à écrire cette série. D'autres à des situations que je préfère laisser sans réponse.

Je n'ai jamais relu un Mathieu Hidalf depuis sa parution, hormis le premier pour son passage en poche. Et j'avais tellement de choses en tête au moment d'écrire le cinquième que le faon dont tu parles s'est échappé, je ne sais trop comment, de mon imagination. Il est resté derrière la trappe ! Je l'avais pourtant utilisé dans une scène du cinquième tome, dans laquelle il guidait Mathieu et Jurençon dans le labyrinthe des Bannis, en les menant aussi loin que possible des Estaffes. Mais après avoir choisi de l'en retirer, je n'ai pas su lui donner une place dans le récit.
Mes réponses vous paraissent peut-être surprenantes mais, vous savez, c'est vraiment cela, pour moi, écrire un livre ; j'essaie constamment plusieurs solutions et je ne suis pas toujours en mesure d'aller au bout de chaque idée que j'avais d'abord eue !

SPOILER : Dans le livre Tristan Boidoré ne dira jamais à la comtesse Dacourt qu'il est le prétendant qu'elle recherche depuis des années, est-ce fait exprès ?

En réalité, la comtesse découvre que Tristan est celui qu'elle recherchait dès le tome 4, lorsqu'un Prétendant, Clémentin Roitelet, dénonce Juliette et Tristan. Dès lors la comtesse est au courant mais elle va faire preuve d'indulgence.

Tu as pourtant raison de dire que cette information est discrète. Parfois, quand tu es pris dans l'engrenage, il est difficile de traiter toutes les situations comme tu le voudrais. J'aurais voulu donner beaucoup plus de place à Tristan, Juliette d'Or et à la comtesse.

D’où vient votre inspiration ?

J'écris dans le monde de Mathieu Hidalf depuis que j'ai treize ans ! Alors, l’inspiration vient de beaucoup de livres, de beaucoup de films, de beaucoup d'heures à rêvasser.

Pour écrire le tome 4, je regardais chaque matin le générique de Walt Disney plusieurs fois consécutivement, pour faire renaître la soif d'aventures que j'avais, enfant, en voyant ce même générique ! C'est un exemple parmi d'autres !


SPOILER : Je voudrais savoir si Mathieu version "autonome" comme vous le dites et Louis Serra s'en sont remis lorsqu'ils ont perdu leur Arbre ?

Pour moi, à présent, il n'y a que des suggestions quant à l'avenir de Mathieu et de Louis Serra.

Louis Serra est un homme qui a donné toute sa vie à une cause. Il a porté pendant des années le poids d'une culpabilité gigantesque. Et il ne peut que s'éloigner maintenant de l'Élite, souffler, reprendre peut-être le cours de sa vie personnelle. Pour autant, il reste le plus grand des Élitiens et si le royaume devait être en danger, il serait là.

Pour Mathieu, c'est plus complexe. Sans aucun doute, Mathieu n'a pas dit son dernier mot. Je le crois capable de tout. Capable de retrouver un arbre doré. Capable d'entrer au service des Cœurs noirs, voire de la comtesse Dacourt. A mon avis, il va prendre une ou deux années de vacances, entreprendre de ruiner son père, puis revenir d'une façon ou d'une autre dans l'école... D'autant plus que je le ne le vois pas s'en éloigner en laissant Juliette d'Airain et Marie-Marie enchainer les Exploits. Mais Mathieu est libre, à présent. Et je ne sais pas trop où il ira !

Ce que j'aime, c'est l'idée qu'un jour, il va s'asseoir à son bureau, se plonger dans la carte dorée et dire à Griffrigor qui le regardera avec curiosité : "Je reprends les affaires. Il paraît qu’il est impossible pour moi de retourner dans l’école. Nous allons voir."

SPOILER : Est-ce la Comtesse Dacourt qui gardera l’Arbre du premier Élitien ?

Pour la comtesse Dacourt, c'est une bonne question ! Aucun doute qu'elle possède désormais l'Arbre du premier Élitien. Mais ce que je n'arrive pas à savoir, c'est si elle va de ce fait devenir capitaine de l'Élite ou bien seulement en être la directrice et laisser le titre de capitaine à Julius Maxima.
Il y a des mystères pour moi aussi !
En tout cas, avec Armance portant l'Arbre de Magimel, l'école est entre de bonnes mains !

Quel personnage vous ressemble le plus ?

Je ne peux que difficilement te répondre.
Spontanément, je dirais Louis Serra, mais tu vois de quoi j'aurais l'air si je répondais cela sérieusement ! Ce serait comme de dire : "Dans Superman, je me vois plutôt dans le rôle de Superman".
Ce que je veux dire par cette réponse, c'est que Louis est le personnage auquel j'arrive le mieux à m'identifier (peut-être avec Tristan, qui avait à peu près mon âge quand j'ai commencé).
Mathieu, je ne m'identifie pas à lui, je le vois vivre sans moi. Louis Serra, si je marche dans une pièce sombre et que je me laisse aller, j'arrive à me mettre à sa place.

SPOILER : Qui est réellement l'enfant du premier Élitien ?

L'enfant du premier Élitien appartient à la genèse de la série, quatre siècles avant Mathieu Hidalf. On ne le connaitra jamais. On sait seulement qu'il est l’ancêtre de Mme Emma Hidalf. Mathieu et les Juliette sont donc les descendants de Magimel.

Pourquoi avez vous eu envie de devenir écrivain ?

Mon envie d'écrire est venue de deux évènements : une professeur de français qui, en 4ième, nous a fait écrire à chacun un premier roman, composé des différentes rédactions de l'année. Au commencement, on faisait une tête impossible. A la fin, la moitié de la classe voulait devenir écrivain.

Le second facteur, c'est Harry Potter. Le quatrième tome sortait à cette période de ma vie. Et ce livre, l'attente suscitée, l'émerveillement de la lecture, m'ont donné envie à la fois d'écrire et d'essayer de publier un roman avec Gallimard Jeunesse. Il aura fallu quelques années !

Est ce dur de diviser en plusieurs tomes "l'histoire" ? Comment réussir à le structurer ? SPOILER : Qu’en est-il de la Foudre Fantôme, personnage emblématique ?

La division en plusieurs tomes a été difficile à gérer.
Elle se précise avec le temps et l'expérience, et l'expérience, je n'en avais aucune quand j'ai commencé ! Si je fais une prochaine série, j'aurai davantage de cartes en main. Jusqu'au bout, j'ai d'ailleurs hésité entre cinq et six tomes.

Pour la Foudre fantôme, je crois qu'elle a joué son rôle. Je pense même qu'elle a choisi d'aller au devant du traître dans le tome 3. Mais un petit faon dont nous avons parlé fera peut-être un jour son retour !

Est-ce difficile le métier d'écrivain ? On entend de nos jours tellement de choses, comme quoi il est bien difficile d'en vivre... Faut-il avoir un autre métier à côté ? 

Pour répondre à ta question, oui, c'est difficile de vivre de sa plume. Mais je connais beaucoup d'auteurs qui y parviennent. Seulement, on ne sait jamais pour combien de temps exactement. Tout dépend non pas du temps de travail ou de l'implication de l’auteur, mais du succès commercial de ses livres.

SPOILER : Pourquoi cet épilogue ?

L'épilogue était un moment compliqué. Pour moi le roman se finissait à la fin du dernier chapitre. J'ai gardé cet épilogue pour un ultime moment à partager avec mes personnages.

J'aurais pu faire autre chose, bien sûr. Dans une première version, on ne voyait ni la comtesse Dacourt ni Louis Serra. Le roman finissait sur Mathieu, sortant seul du labyrinthe avec Griffrigor dans les bras, et grommelant :
"Désolé de vous avoir fait attendre, il m'a fallu trois ou quatre jours pour attraper cet idiot de chat."
Tenez, une lectrice m'a fait une remarque incroyable samedi dernier lors d'une dédicace : il y a en tout exactement cent chapitres dans les cinq Mathieu Hidalf !

Par rapport au succès commercial, justement, vous est-il arrivé de modifier votre style ou votre scénario (de vous-même ou sur les conseils de votre éditeur) pour améliorer les chances de succès ?

Sincèrement, quand j'écris, je sais bien que je le fais pour des lecteurs.

Mais Mathieu Hidalf a été le plus grand projet que j'ai connu, et pendant toutes ces années, j'ai essayé de faire en sorte, en écrivant ses aventures, de ne jamais bâcler, de ne jamais dévier de cette ligne : "Écrire une aventure avec passion, qui me plaise à moi, quand je l'écris, car c'est mon seul repère pour la juger." A ce titre, Mathieu était bien trop important pour moi pour que des facteurs commerciaux me fassent pencher dans un sens ou un autre. Qui plus est, mes éditeurs m'ont laissé la liberté la plus grande et il n'a jamais été question de "calibrer" le roman. Cela dit, ils m’ont bien sûr aidé, tout au long de la série, à améliorer mes romans, à mettre en valeurs certains éléments plutôt que d’autres et à y voir plus clair quand j’étais égaré. Ce que nous voulons tous, c’est rendre l’histoire et le récit meilleurs.

Finalement, la seule chose qui dépende de raisons commerciales, c'est le rythme assez soutenu des parutions, pour ne pas laisser le lecteur trop longtemps sans nouvelles ! Mais s’il n’y avait pas de délais, je serais encore occupé à relire le tome 1 de la série !

mardi 14 octobre 2014

TCHAT AVEC CHRISTOPHE MAURI !


Chers Astriens, chères Astriennes,
L'équipe du forum FAN DE CHRISTOPHE MAURI et moi-même sommes heureux et fiers de vous annoncer la venue prochaine sur le forum de l'auteur de Mathieu Hidalf, l'incroyable... Christophe Mauri !
Mardi prochain, le 21 octobre 2014, à partir de 18h30, Christophe Mauri sera là pour un tchat exceptionnel avec tous les membres du forum, et les personnes non inscrites. Il pourra répondre à toutes vos questions...
Alors si vous voulez avoir l'occasion de parler avec lui, soyez au rendez-vous, ça n'arrivera qu'une fois !

http://fandechristophemauri.unforumgratuit.com/

dimanche 12 octobre 2014

[Résultats] Concours : Gagnez la dernière épreuve de Mathieu Hidalf !


En partenariat avec Gallimard Jeunesse, à la sortie du cinquième et dernier tome de Mathieu Hidalf (CHRONIQUE), vous pouviez tenter de gagner un des deux exemplaires mis en jeu par l'éditeur !
Avec un total de 6 participants (très peu, malheureusement) pour 17 noms inscrits...


LES GAGNANTS SONT

    LOUISINES
    NATH974

    samedi 27 septembre 2014

    [Chronique] La dernière épreuve de Mathieu Hidalf !


    ◄►◄►◄ Présentation du livre ►◄►◄►




    Par Christophe Mauri
    Aux Gallimard Jeunesse
    16,90 euros
    544 pages 


    ◄►◄►◄ Chronique ►◄►◄►



                    Pour ses 10 ans, Mathieu Hidalf avait gâché d’une manière encore plus phénoménale que toutes les autres années l’anniversaire du Roi du royaume Astrien. Pour ses 11 ans, l’âge rêvé et espéré, Mathieu Hidalf, pour -enfin !- entrer dans l’école de l’Élite se décide à tricher, comme toujours. Pour son entrée à l’école, Mathieu compte bien y être avant tout le monde… or soudainement, l’Élite commence à noircir, infiltrée par un mystérieux traître. Pour ses 12 ans, il est banni de l’école, et est renvoyé chez lui… il ne compte pourtant pas abandonner là. Au début de ce dernier tome, Mathieu Hidalf se trouve face à un défi mortel au milieu de la déperdition de l’école. Ainsi, depuis le premier tome, où Christophe Mauri mettait en place avec des situations cocasses hilarantes et beaucoup d’humour l’univers farfelu de Mathieu Hidalf, la saga, l’école, et notre héros préféré ont bien changé. Est passé le temps des rigolades, des farces et des bêtises. Avec beaucoup de gravité dans ses mots, rehaussés toujours par le punch sans failles de la série, Christophe Mauri clôt avec brio sa saga. Au coeur d’une atmosphère comme aux tréfonds d’une nuit sans fin, Mathieu Hidalf devra user de sa malice, et son intelligence, mais aussi comprendre qu’il est grand temps de vraiment grandir.


    Face à un tel défi, le dernier défi de Mathieu Hidalf, et sans aucun doute son plus grand défi, une question semble s’imposer : y parviendra-t-il ? Nous, on en voit une autre : n’est-il pas déjà, malgré lui, sur le pont d’y parvenir ?

    On pourra nous répondre non. Non puisque Mathieu Hidalf poursuit sans fin ce même but : grandir et gagner en années pour conquérir sa liberté. Il poursuit ce but avec une telle puérilité que la quête est perdue d’avance. Bien sûr, son envie d’être grand, fort, riche, puissant et libre a tendance à l’aveugler. Mais l’auteur lui-même ne le définit-il pas comme un « enfant pénétré par le monde des adultes » ? Mathieu Hidalf n’a que 12 ans. Mais il est doté d’une intelligence hors du commun, qu’il pourrait bien apprendre à user à bon escient, sans dépenser son énergie dans de simples bêtises, pourtant ingénieuses ! Il est doté d’un courage qui le fait, parfois, paraître si grand. Et il voit autour de lui son monde s’effriter : sa fratrie se fissurer, l’Elite se fragiliser, sa famille s’éloigner, tout ce qu’il a connu et aimé jusque-là menacé. Heureusement que Mathieu reste un enfant. Car c’est bien dans cet âge qu’il puise sa malice, son incroyable audace et son énergie, ce panache théâtral ! Dans cet ultime volet, oui, Mathieu apprend ce que veut dire l’effrayant et exaltant mot « grandir ». Ce jeune garçon est confronté bien trop tôt à de sombres épreuves.

    Et alors on perçoit enfin, dans toute sa splendeur, le touchant et attachant héros de Christophe Mauri. Malgré son extraordinaire destin, Mathieu Hidalf n’est rien d’autre qu’un adolescent, déchiré entre le monde de l’enfance et celui de l’âge adulte.


                    Heureusement qu’il n’est pas seul, finalement, et c’est aussi là que se joue tout le talent de Christophe Mauri. S’il sait créer un héros et le faire évoluer avec brio, il sait aussi créer un univers et ainsi toute une toile de personnages tous plus attachants les uns que les autres. A l’heure où sonne le temps des adieux, on n’hésite pas à prendre son temps, parce qu’on sait que chacun s’arrêtera de nous chuchoter ses péripéties à l’oreille au moment où on tournera la dernière page. Mathieu Hidalf s’entoure de sa famille, de ses amis, et même de ses ennemis pour mener la bataille, cette immense et dernière bataille où il devra se rappeler qu’on ne fait pas tout en trichant, mais surtout pas toujours tout seul. En fait, chacun a sa place dans l’histoire, et chacun sait se frotter au monde qui les entoure pour en faire surgir, à chaque fois, des étincelles. Leur profondeur résonne alors avec toute leur évolution. Christophe Mauri a l’art du récit, et offre, dans ce conte magique et de plus en plus sombre, des protagonistes qui ont grandi, déchanté, ou parfois disparus, mais qui font chacun la force du livre à leur manière.


                    Et que serait un conte sans un merveilleux décor ? Que serait cette nuée de personnages sans un extraordinaire univers où évoluer ? Alors que le premier tome nous présentait un vaste et fascinant royaume, le reste de la saga nous emmène de plus en plus profondément dans les méandres de l’Elite, la fameuse école dont rêvent tous les garçons (et quelques filles …), dont rêve, depuis toujours, Mathieu. Intensément ancrée dans ce lieu regorgeant de mystères, de surprises et de magie, l’intrigue y gagne en noirceur, en originalité, en alchimie et en étendue. Car alors il n’est plus question d’un seul destin, celui de Mathieu, il est question d’une multitude de destinées : un peuple, des élèves, une école dans son entier. Et celles-ci ne dépendent plus que de ce jeune garçon, qui, au moment d’être brave, comprendra qu’un héros, c’est aussi celui qui reconnaît ne pas être le plus fort, et attendra de l’être. Et l’intrigue y gagne aussi et surtout une Histoire. L’Histoire de l’Elite, solidement tissée par le temps, pourtant sur le point d’être cruellement déchirée … à jamais. Et tout le monde sait qu’on déteste voir une histoire se terminer … surtout une si belle et palpitante Histoire, qui offre à la saga, par sa richesse et sa complexité, une impression d’éternité. Mieux encore : une réalité.


                    Ainsi, Christophe Mauri propose au lecteur d’une part le moyen de s’évader avec panache, le moyen de découvrir un univers riche, profond, et magique, où l’on peut croiser un chat en bottes de 7 lieues, une biche qui brille, un arbre doré qui donne sa vie à des humains ou encore un chien à 4 têtes qui n’en aura jamais 5… Par ce récit fort, délicat, et unique, avec cet humour qui délie les pages et cette écriture merveilleuse, l’auteur offre au lecteur un monde à part tout en y plaçant la profondeur et la justesse d’une réflexion mature qu’il incarne en une métaphore tissée avec soin et délice. On parlait tout à l’heure de celle de l’enfance, que Mathieu incarne avec délicatesse, enfant qui grandit, il connaît une soudaine poussée de croissances suite au sortilège du sommeil qui nous fait soudain penser que c’est l’intrigue en général qui le fait psychologiquement grandir d’un coup : la noirceur d’un monde trop grand pour lui. Mais au final, il tisse aussi une autre réflexion tendre et sincère autour de ce monde enchanté. Il ramène le lecteur le plus âgé à son enfance même, à ses histoires préférés, en créant le plus hilarant et le plus farfelu des contes, et c’est peut-être pour ça que cette saga de fantasy s’affirme comme sans âge. Il montre ainsi à chacun comment l’enfance est formatrice, et comment l’imagination en est la suite, qu’on a peut-être parfois intérêt à faire l’enfant parmi les situations les plus drôles comme les pires. Christophe Mauri écrit le conte d’un enfant qui voulait grandir et qui soudainement devenu grand n’est plus sûr de le vouloir. C’est peut-être ça, le paradoxe qui nous touche : on a beau vouloir être grand, parfois, on redeviendrait bien enfant. Christophe Mauri, lui, semble être entre les deux, et pour ça on l’admire.


                    Au terme de cette aventure, après 5 tomes, 1856 pages, des centaines de milliers de mots ; après la rencontre, l’évolution, la mort de dizaines de personnages ; après la découverte, la destruction ou le changement de multiples lieux ; après la naissance d’une incroyable alchimie entre nous et l’univers fascinant de cette saga, il faudrait dire adieu, alors qu’on voudrait dire au revoir. Aussi préfèrerons-nous un autre mot, bien plus grand, bien plus touchant, bien plus réjouissant que celui qui signe la fin de Mathieu Hidalf, et la fin de cette fabuleuse aventure littéraire, phénoménale, humaine. Aussi préfèrerons-nous dire : merci. Merci de nous avoir offert 5 romans de plus en plus passionnants, chacun dépassant le précédent par sa richesse, de plus en plus profonds, touchants et puissants. Merci d’avoir fait vibrer nos cœurs de lecteurs. Merci Christophe de nous rappeler combien il est bon de rêver, d’être un héros, de vivre d’extraordinaires aventures, combien il est bon de lire, de grandir, malgré tout, d’espérer. Merci, enfin, de nous rappeler combien il est bon d’être un enfant, et que nous en serons toujours un.

    ◄►◄►◄ LES + ? ►◄►◄►
    - Un univers riche et incomparable
    - Une écriture fluide et addictive
    - Des personnages uniques et pétillants
    - Une intrigue passionnante et trépidante
    - Une enfance en miettes qui se répare adulte
    - Addiction, attachement, rires, émotions ♥

    ◄►◄►◄ EN BREF ►◄►◄►

    Merci Christophe de nous rappeler combien il est bon de rêver, d’être un héros, de vivre d’extraordinaires aventures, combien il est bon de lire, de grandir, malgré tout, d’espérer. Merci, enfin, de nous rappeler combien il est bon d’être un enfant, et que nous en serons toujours un.


    Chronique aussi disponible sur La Voix du Livre !

    [Concours] Gagnez La dernière épreuve de Mathieu Hidalf !


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